Amberg. La visseuse Micromat est à peine plus grande qu’un stylo à bille. La force particulière de cet outil élancé est sa capacité de visser dans des plages de couple très faibles. Dans l’assemblage industriel, la Micromat est un classique. Les visseuses DEPRAG sont faciles à tenir. Leur poignée n’est pas ronde, comme on pourrait le croire, mais carrée. Celui qui regarde sa main quand elle empoigne un objet se rend compte que les doigts et la paume de la main forment un carré. En outre, les visseuses sont extrêmement précises, même après des millions de cycles, de sorte que les visseuses industrielles sont devenues des produits phares de l’entreprise bavaroise DEPRAG.
Mais pour la photo, Erik Hallmann, le gérant, empoigne une visseuse électrique à poignée pistolet - et prend la position de James Bond. Il dirige DEPRAG avec son épouse Ingrid Schulz-Hallmann et son co-associé Rolf Pfeiffer. La pose confiante est justifiée : cette entreprise de taille moyenne est le leader mondial dans les domaines de la technique du vissage, des moteurs pneumatiques, des outils pneumatiques et de l’automatisation. Les clients obtiennent tout, des visseuses aux unités d’alimentation jusqu’aux postes de travail manuels ou même une installation entièrement automatisée. L’allusion à James Bond, agent secret, est également justifiée. En effet, même de nombreux voisins ne savent pas exactement ce qui est produit dans les locaux de l’usine derrière le mur du Kurfürstenring dans la ville d’Amberg.
Le Thermomix recèle une impressionnante technique
Il y a une part de DEPRAG dans de nombreuses cuisines, à savoir celles de tous les propriétaires d’un Thermomix. Toute personne qui prépare un repas avec le robot polyvalent fait confiance à la technologie issue d’Amberg car le fabricant Vorwerk construit ses robots de cuisine bien connus avec un système élaboré par DEPRAG. Les vis de nombreux téléphones portables sont aussi serrées grâce à DEPRAG, qui possède toute une série de clients connus. C’est ce qu’illustre un tableau suspendu à la réception de l’usine d’Amberg répertoriant les noms des clients de l’industrie électrique, du secteur automobile, du domaine de l’assainissement, de l’industrie alimentaire et bien d’autres.
« Nos clients sont des entreprises internationales », explique Erik Hallmann. « Et par conséquent, nous aussi. » Dans la matinée, une commande a été reçue d’Inde, le jour précédent, une livraison a été organisée pour l’Afrique du Nord. Le nombre de pays dans lesquels les produits sont acheminés peut être deviné à l’aide du film d’entreprise de DEPRAG disponible sur son site internet en allemand, anglais, chinois, français, italien, japonais, coréen, russe et espagnol. Les sites de production sont situés, en plus du Haut-Palatinat, en République Tchèque et en Chine.
Les origines de l’entreprise familiale DEPRAG SCHULZ GMBH u. CO. KG remontent à l’usine bavaroise de fusils, fondée en 1801. En 1918, l’incorporation dans les Deutsche Werke est accompagnée d’une conversion vers des produits civils tels que des outils, des gabarits, des mécanismes et, pour la première fois, de petits appareils pneumatiques. Dans le cadre d’un rachat de direction, c’est-à-dire d’une prise de contrôle de l’entreprise dans laquelle la direction prend en charge la majorité du capital des propriétaires précédents, l’ingénieur Otto Schulz fonde en 1931 la société Deutsche Präzisionswerkzeug AG et commence la production d’outils mécaniques pneumatiques. En 1981, son fils Carl Schulz s’implante aux États-Unis et entreprend l’expansion internationale. Aujourd’hui, DEPRAG emploie à Amberg 380 collaborateurs, et le groupe 700 collaborateurs dans le monde.
L’entreprise est issue de la construction mécanique classique. Tous les composants clés sont fabriqués par DEPRAG elle-même dans les ateliers qui existent depuis le 19e siècle. La plus haute précision est une exigence et pour la garantir, les employés qualifiés sont essentiels. Le taux d’apprentis dans l’entreprise s’élève à dix pour cent. Le gérant, Erik Hallmann, explique que la concurrence est forte en matière de jeunes talents. DEPRAG forme des mécaniciens d’usinage, des mécaniciens industriels, principalement des mécatroniciens, mais aussi des informaticiens, des concepteurs de produits et des agents technico-commerciaux. L’entreprise vient de construire un bâtiment de deux étages destiné à la formation initiale et continue.
Penser plus loin que la concurrence
Pour l’industrie automobile, DEPRAG a développé un système de serrage adaptatif pour les vis destinées à la construction légère : l’Adaptive DFS (DEPRAG Fastening System), une technologie brevetée. Le point de départ de ce développement de plus de trois ans a été la découverte que le mélange de matériaux dans la construction légère de l’automobile a pour effet que les méthodes de fixation telles que le fluotaraudage s’imposeront et se développeront davantage. Les matériaux pour la construction légère, de plus en plus utilisés à la place de l’acier dans la construction des carrosseries, peuvent être vissés de manière automatisée avec l’Adaptive DFS. L’ensemble du processus d’assemblage - de la formation d’un trou dans la tôle jusqu’au serrage final de la vis de fixation - prend généralement moins de deux secondes. La commande de l’Adaptive DFS est capable de mesurer en continu les valeurs nécessaires dans le processus de vissage et d’ajuster immédiatement et automatiquement la force d’appui et la vitesse du vissage. Les composants n’ont pas besoin d’être pré-perforés et aucun trou ne doit être pré-percé. La société bavaroise promet que les processus de réparation coûteux et complexes dus à des trémies imparfaites, des vis de mauvaise qualité ou des filetages faussés sont réduits à un minimum. « L’Adaptive DFS nous a permis de bénéficier d’une avance technologique. Avec un seul et même système, il est aussi possible de poser très rapidement des boulons à enfoncer. Seul notre produit le permet, c’est unique », souligne Erik Hallmann.
L’Adaptive DFS montre la tendance actuelle. Erik Hallmann évoque le mot-clé d’Industrie 4.0. La part logicielle augmente fortement. La Micromat a également évolué puisque DEPRAG la propose aussi en version électrique. Par rapport à la version pneumatique, les données pour chaque vissage peuvent être documentées et évaluées sur la Micromat électrique.
Article du journal Mittelbayerische Zeitung écrit par Christine Straßer
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